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21 mars 2006

egide daphné keldun I

Le Français, Egide Ferré, se retrouvait sous une nuit sans étoiles, mais la lune était présente, entre deux nuages noirs. Quand il pleut sous New York, même les taxis jaunes n’ont plus leurs éclats. Il aimait bien marcher, là sur ce champ de ruines. Il était aux aguets depuis l'évènement, la police et les pompiers étaient sur le qui vive "the patriot act"

Dans ses pensées : "La vie humaine est si fragile. Comme si les prédateurs naturels ne suffisent pas, l’homme s’acharne à se détruire lui même au nom de son intolérance". Il sourit : " certains appelleront ça religion". Il avait un regard compatissant pour les autres humains. Malgré sa condition un peu particulière parmi les vivants, il tenait à les aider. D’autres, comme lui, sont devenus ou misanthropes ou se sont exilés.

" Je me suis encore fait appeler sur mon portable, je veux bien aider la police, c’est my job, comme ils disent ici. Les noms ont changé, mais je vois bien qu’il faudra toujours quelqu’un pour les aider. Je ne sais plus comment ils s’appellent entre eux maintenant que le monde est devenu si anonyme, derrière leur cage de verre. J’ai toujours connu la violence mais peut être jamais cette forme de déni de l’autre. Une sorte de violence masquée en somme."

Machinalement il pencha une flasque de whisky vers sa gorge, réflexe qu’il n’avait pas perdu.

" Tendre la choppe, le broc, la flasque vers ce gosier qui ne peut plus boire."

Il eut une lueur de mélancolie dans le regard

" Enfin, ne peux plus boire autre chose que ce fluide si vital".

La victime était en face de lui, le légiste opérait, lui d’un regard avait tout compris.

" Mon vieil ami, combien de temps, continuerons-nous à nous pourchasser? De combien de guerres, de conflits serons-nous responsables ?"

Il se demandait, parfois même si tous ces crimes n'avaient pas ce but là, un éternel duel jusqu'à la mort de l'un d'entre eux. Une pensée furtive lui traversa l'esprit

" Daphnée Naige devra vivre. Espérons que j'aurais le temps..."

En l’an de grâce 1000 après JC, Egide était le fils aîné d'une famille de 8 enfants. Le père travaillait la terre qui leur était loué, la mère avait beaucoup de travail à faire pour élever les plus jeunes. Fils d’agriculteur, Egide avait bien d'autres qualités dont une perspicacité et un sens de l'observation extraordinaire. D'après ses amis, il ne pouvait être agriculteur lui aussi. Tout le monde dans le village était vassal d'un seigneur opulent mais peu généreux. Celui ci, en outre, avait bien faillit perdre son terrain. C’est dire si la sécurité et le bien être de ces habitants l’importaient peu. En plus de la dîme, qu'il payait sans rechigner et qui représentait déjà un dixième de ce qu'il pouvait produire à travers l’élevage et l'agriculture, le seigneur était novateur en matière d'impôts, il imposa une taxe sur le four, un impôt sur le sel, pour une certaine somme, il pouvait chasser un lapin, une fois par mois et un gibier une fois par an. Dans ces conditions plus que précaires Egide était devenue, un maraudeur de renom.

L'automne s'annonçait déjà bien difficile cette année, Egide n'osait même pas imaginer ce que deviendrait l'hiver.

"Ce saigneur avec sa taxe sur le bois maintenant, il aura trouvé tout son possible pour engraisser les cuisses grasses de ses filles et de sa cour".

Cette pensée intérieure lui donnait un peu la force de continuer avec la vigueur du désespoir. Le soir s'annonçait tombant, d'après les villageois, il ne semblait pas bon aller dans la forêt la nuit. Les créatures les plus extraordinaires y veillait. On parlait de lupins, de vampires, de fée et de troll. Les pierres des cairns devenaient vivantes.

Il n'était pas bon, non plus, en cette terre de Bretagne de voir un korrigan ou de les entendre chanter en groupes. Les superstitions païennes n’étaient pas encore dépassées par la foi chrétienne. Ces superstitions dépassaient même parfois cette foi.

Il était sur le point de relever les collets quand il entendit une première fois, la cour, ses chevaux et ses gardes. Une chasse à cour était bien prévue mais pour lui, celle ci, d’après les informations reçues, aurait dû se passer bien plus loin. Il se cacha donc derrière les buissons, bien que ne sachant pas écrire il aurait put faire une cartographie de la forêt. Il échappa donc à la cour cette fois-ci mais ni au cris des loups dans la forêt, ni a l'ombre qui le suivait depuis quelques temps mais . qu'il n'avait ni eu la chance ni le malheur de connaître. Celle-ci agissait dans l'obscurité avec un brin de surnaturel. Lui ne croyait a aucune des fadaises des villageois.

" Il pleut sur New York".

Egide sortit de ses pensées Il se demandait à peine comment il avait pu conserver tous ces souvenirs. Il pleuvait donc sur New York et le corps ne tarderait pas à être enlevé, la trace de craie disparaîtrait. Vieux réflexe d'enquêteur, il se servit de son mobile comme appareil photo. Le corps était allongé dans une drôle de position. La tête à moitié arrachée. Pas une goutte de sang autour du cadavre. Plutôt exsangue d'ailleurs. Quand le Légiste souleva sa chemise, on voyait une sorte de trace, de main canine, sans les griffes. La main a visiblement été mise dans un gant.

" Je ne comprend que trop bien"

Troublé, il marcha dans les rues, dans ce vieux brooklyn. L'oeil du juge, comme il appelait cette grande publicité murale semblait le regarder. On voyait en effet sur une façade un homme habillé tout en cuir, cheveux hirsute, un peu punk. L'inscription " i'm watching you" le troublait. Brooklyn et ses cartons au sol. Celui- ci porte deux chaussettes dépareillées multicolores. On les apercevait à travers de vieilles chaussures en nubuck qu'il portait encore. Sa veste était habillé mais élimé. Il portait un semblant de cravate. Ce semblant de dandy, comme les autres qu'ils croisaient, il ne pouvait s'empêcher de les regarder. Une sorte de don à cette humanité perdu. Ses pas le rendirent à central park. Les junkies et les fumeurs de hash s'étaient réunis. Ils jouaient, qui du djembé, qui de la guitare. Les couleurs de la Jamaïque pour étendard. Ce New York, il l'aimait bien plus que celui, en réception et col blanc, où il était parfois invité. Lui avec son imperméable, et ses lunettes de soleil cachant ses yeux rougies. Il se savait aussi répudié. Même s'il était intégré dans ce monde, toute la part de vérité sur lui même n'était pas faite. Il gardait bien pour lui, ce qui le distinguait des autres. Il ne regrettait pas certains moments où il prenait un plaisir si particulier.

Dans ce cadre, il appelait Naige. Celle ci savait que son sommeil pouvait être stoppé à n'importe quelle heure, Elle était même impatiente de ses coups de fils nocturnes. Il l'appela donc :

"- Naige je ne te réveille pas."

Il savait bien que si, mais ici seul la convention et la réponse qu'il connaissait le ravissait.

"- Tu sais bien que si, mais c'est un plaisir de pouvoir faire quelque chose pour toi mon maître et ..."

Il lui coupa la parole, même si c'était réciproque, il n'aimait pas qu'elle l'entraîne de ce côté là. Pas au milieu d'une enquête, pas après ce qu'il avait vu ce soir.

" - Prépare moi le dossier, IL est revenu, enfin d'après ce que j'ai vu, il y a de grande chance. Mais peut être que je me trompe. Je voudrais tellement en finir, une bonne fois pour toute avec lui. Peut être que je lui impute un nouveau crime dont il n'est pas coupable. Le temps nous le dira assez tôt."

Il n'y avait qu'un IL pour eux deux. Il ne pouvait en être autrement. Elle grimaçait. Sans rien dire pour elle :

" IL ne nous a pas laissé longtemps tranquille. J’aime ces moments où Egide l'oublie, mais Il est bien trop présent. Avec surprise, Il ressurgit comme..., un vieux fantôme, Comme un daïmon sur l'épaule d'Egide".

Elle combattrait ce vieux Daïmon avec lui. Elle aimait bien ce terme qu'il lui rappelait ses lectures d'un auteur américain connu. Dans une trilogie sur les joueurs de cartes. Cet auteur l'avait désigné pour rappeler le lien qui unissait le junkie et sa dope. Peut être Bien qu'Il était la dope D'Egide. Elle le regrettait. Elle se demandait s'IL commettait ses crimes dans ce but là.

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Commentaires
L
aurora : merci. Les autres épisodes suivrons
A
Lio,<br /> C'est remarquable. C'est une découverte sans nom que je fais là ce soir!
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