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23 mars 2006

Quand la brume se posait, Egide se souvenait

Quand la brume se posait, Egide se souvenait irrémédiablement de son étreinte. Ce soir sur New York, malgré les nombreuses lumières et néons, on ne voyait pas plus loin que le croisement de la rue. La ville où il ne faisait jammais nuit était plongée dans une atmosphère des plus lugubres. Il avait en outre besoin de croquer dans la grosse pomme. Une faim, qu'il conaissait bien lui tiraillait les entrailles. Il avait besoin de se nourrir. Comme à ses habitudes, il avait retenu cette envie jusqu'à ce qu'elle devienne une obsession. Il choisit donc les vêtements qui pouvaient le mieux convenir à la tâche de cette nuit. Un vieux pull élimé, et un jean's plus que délavé. Egide avait besoin de sang. Il s'en voulait un peu pour le plaisir qu'il ne pouvait s'empêcher de prendre quand la volupté s'approchait de ses lèvres. Il choisissait ses victimes parmi les prostituées, les junkies. De temps en temps, il donnait la chance, à un dandy pauvre comme il aimait les appeler, de mettre fin à son errance, ou à un ouvrier qui ne lui avait rien demander. Il était heureux que Daphné ne soit pas présente quand il se comportait en buveur de sang.

Pour se donner des forces, il trainaît dans le vieux New York. Il s accoudait au bar et se noyait dans la misère humaine. Les humains semblaient si faibles, quand tard dans la nuit, accoudés au bar, ils se laissaient échoir. Il la conaissait cette humanité là. Il la chérissait malgré ce qu il était obigé de faire. Il était cependant obligé de s'imprègner de cette ambiance pour pouvoir réaliser ce meutre. Il savait qu'avec le nombre de nuits d abstinences qu'il s'était infligé, il serait obligé de tuer. Surtout qu il préssentait qu'il aurait besoin de toutes ces forces pour les nuits futures. Ce n'était pas encore le moment de sélectionner sa proie même si la nuit avançait. Maintenant qu'il s'était bien impregné de toute la noirceur suffisante pour faire l acte, il marcha vers le vieux port.

Les bruits des ouvriers italiens lui plaisaient. Cette fièvre contrastait avec les bruits des bars. Il avait besoin d 'être comme dans un état second. Il se cacha donc derriere les contenaires pour pouvoir mieux observer. Ce soir, son terrain de chasse serait ici. Il avait remarqué un petit atelier où ils faisaient leur pause, l'un après l'autre. Cet atelier était isolé. Il pourrait donc chasser librement. Il avait appris, de celui qui l'avait étreint, comment se cacher dans les ombres, pour qu'on ne se rende pas compte de sa présence. Les humains, autour, venaient toujours voir le cadavre trop tard.. Quand il était parti.

Il mit donc son plan à excécution. L'ouvrier un peu impotant, buvait son café et fumait sa cigarette seul dans l'atelier. Il ouvrait la porte de la remise. Il prit le temps de tourner le loquet. L 'ouvrier n avait même pas eu le temps de crier, se retrouvant avec une main sur sa bouche. La rapidité du vampire rappelait l'eclair qui s abattait sur ca cible. Il lui planta ses canines dans la jugulaire Il but et sentait le coeur de la victime se ralentir tandis que le sien accelerait, jusqu'a ce que le coeur de l ouvrier ne batte plus. Ses levres étaient rouges carmin. Un peu de sang tombait sur son pull. L'ouvrier était vite exsangue. Il s'essuya donc la bouche. Il eut besoin d un grand moment de tendresse. Mais celle un peu fausse qu il ne trouverait pas avec Daphné. Besoin d autres bras qu'il paierai pour expier.

Il se rendait donc dans le quartier périphérique ou des prostituées faisaient le trotoir. Il n'était pas tres reluisant à voir. Même si avoir bu, lui redonnait un teint plus rouge que d'habitude. Il savait cependant que tout se payait, il n'eu donc aucun mal à trouver une prostituée un peu joli qui voudrait bien de lui. Il trouva donc une brune, Daphné était blonde, il était hors de question, qu'il la trompe avec une blonde. Elle portait une veste de cuir noir et des bas résilles qui laissaient entrevoir de chaudes possibilités. il l'invita donc, dans un hotel minable, payé à l'heure. Elle y rentra. Elle otait sa veste rapidement, ainsi que son t shirt, elle se retrouvait mi nu. Il l'embrasse dans le cou, lui planta ses canines, tout en lui passant la main sous la jupe. Il sentait que le plaisir montait en elle. Il lui décrocha la jupe et la poussa sur le lit où il continua à la mordre. Elle en voulait plus et acrocha sa main dans ses cheveux. Egide gardait son pantalon, ce que regrettait la fille. Il lui referma le trou sur le cou et partit comme il était venu en laissant trois beaux billets de banque sur la table de nuit. Le lendemain, il se réveillait avec la gueule de bois se méprisant un peu. A la fois d'avoir tromper Daphné et de s'être comporter en animal.

Dans la grotte, il faisait sombre mais la lune laissait passer quelques uns de ses rayons par l'ouverture. Sorgue regardait Egide dormir. Il savait qu'il se réveillerait plus tard comme tous les nouveaux nés. "Plus ils viellissaient et plus ils se levaient tôt". Quand la lune s'était déplacée, Egide se réveillait. Il ne se souvenait plus très bien de ce qui lui était arrivé. Comme s'il sortait d'un cauchemar. Sorgue était prêt à répondre à ses questions. Egide, cependant, sorta de la grotte, attiré par la vie de la forêt. Il était encore étonné de voir la nature si bien :

"- Que m'arrive t'il pourquoi je ne suis pas rentré au village cette nuit? Qui êtes vous? Que m'arrive t'il?

Les questions se succedaient l'une après l'autre comme si une fois que l'une était posée, les autres venaient à leur suite comme un syphon.

- Je te l'ai dit hier soir dit Sorgue, tu n'es plus le bienvenu au village. Tu fais partie maintenant des êtres de la nuit.
- Je ne crois pas à ces surperstitions. Egide ne voulait pas déplaire à celui pour qui il éprouvait une étrange affection

- Et pourtant, il faudra bien y croire. Tu ne sens plus ton sang couler dans tes veines. Tu sais que tu es complètement froid. Tu sens aussi que ton coeur ne bat plus.

Intrigué Egide lui répond : - Mais comment savez vous tout celà.

-Par ce que je suis comme toi, je suis un vampire. Je ne me nourris que de sang. Je vis la nuit. Le soleil pourrait me tuer.

Egide niait ce qu'il venait d'entendre , il refusais cette idée. Il s'installa dans un coin de la grotte. Celle ci était ornée de multiples vases romains. Il trouvait aussi quelques statues étrusques. Les toges étaient posées dans un coin. Un peu plus loin,. il trouvait des objets qui dataient d'une époque plus récente mais qui semblaient quand même dater du siècle d'avant la naissance d'Egide. Interloqué, les propos de Sorgue lui revint à la mémoire:

- Ainsi tout ce qui est ici est à toi?

- Ce sont des objets que je colectionnes depuis que je suis devenu un vampire.

- Ainsi vous disiez donc vrai.

- Je t'ai choisi par ce que je savais que tu comprendrais vite. Celà fait un moment que je te suis. Que j ai pu voir ton habileté et ton intéligence. Celà fait un moment aussi que j ai compris que tu pourrais être mon compagnon pour quelques années. Ne crois pas que je t'ai choisi par hasard. Tu as la grâce d'un félin. Pas n'importe laquelle mais celle qui te fait être à l'affut, celle qui te permet d'être un chasseur, d 'une extrême prudence et d'une extrême vélocité. Maintenant que tu l'as accepté, ton apprentissage sera plus facile.

- J'ai une famille, je veux vivre aupres d 'eux et si je refuse de vous suivre

- Tu n as plus le choix, de toute façon, la journée n'est plus pour toi et je t'offrirais un mirroir. Peux de personnes ne nous verraiens sans s'enfuir ou qu'ils leur viennent une haine inextricable. Tu comprendras vite que notre mode de vie n est plus très humain non plus. Viens il faut que je t'apprenne encore d autres choses.

Egide et Sorgue marchérent donc dans la forêt. Ils étaient aussi discrets que fauves, à l'affut, prêts à chasser. Les animaux étaient effrayées par les deux êtres qui ne répondaient pas aux lois de la nature. Les loups se réfugiaient dans leur taverne. Certains imprudents continuaient cependant leurs activités. Egide et Sorgue se camouflaient à la vue perçante de toutes les créatures. Sorgue d un coup bondit sur deux lièvres. IL prit le premier à la gorge et lui montra comment s'y prendre :

- Tu commenceras à te nourrir ainsi, quand il sera temps je t'apprendrais comment choisir des proies plus importantes, comme les humains.

- Jammais je ne goûterais à ses proies là.

- Tu sentiras toi aussi le goût du sang et il faudra bien que tu survives.

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22 mars 2006

egide daphné keldun II

Dans la forêt où était né Egide, quelques siecles auparavant, juste a quelques pas de celui ci, un être étrange était dans une profonde méditation:

"Toutes ces legendes sur la forêt... . . Un archaïsme qui me dépasse un peu. S'ils en savaient toute la réalité . Les villageois remarquent bien des morts suspectes. A cause de nous, ils feraient des cauchemards ou des insomnies. Mon histoire à moi, commence à la Rome antique. Celui qui m a donné la mort, m a entrainé vers une vie que je ne soupçonnais pas. A cette époque, la vie en ville semblait plus facile mais aujourd'hui je me cache en forêt.. Je suis entre le prince errant et l'ermitte. L'agressivité des villageois ne me pemettrait pas de vivre parmi eux. J'habite dans une grotte que j'ai transformé en palais. Quel retranchement pour un être de la nuit . Je suis toujours à la recherche de proies egarées. Quel malheur pour l'humain qui ose traverser mon domaine la nuit. Je suis l'ombre derrière les voyageurs. On m 'appelle Sorgue. J'ai appris à tuer avec douceur. je ne tue que les humains qui ont l'audace de dormir ici.

Egide ne sait que je le suis depuis quelques mois maintenant, je lui augure une grande destinée. Si je ne cache pas mes traces, il serait capable de me découvrir avant que je ne le veuille Ces qualités de chasseur lui permettraient de s'adapter parmi nous et j'irai jusqu'à dire de transformer le destin de manant en celui de seigneur s'il en a l'ambition. Je suis sur que c est un cadeau que je lui ferai. . Il n'est pas superstitieux, ce qui est une grande qualité pour ce que je veux lui faire découvrir, pour le présent qu'il mérite. Il a besoin d'un maître pour développer toutes ces qualités. L'instruction manque d'éclat ici. Je pense à toute la douceur du geste, même si celui ci peut sembler violent. Je n'ai pas besoin d'un compagnon, je ne souffre pas de solitude, mais cet humain me donne envie de l'instruire même si cette instruction passe par une petite mort. J'attend la bonne occasion, le moment propice, celui où tous les elements seront réunis."

Daphné débarqua donc à New-york. Il faisait jour, le soleil resplendissait, quand elle sortit de l'aéroport pour se rendre sur son lieu de travail. Le jaune de New york était resplendissant. Elle avait eu la chance d'arriver un jour sans pluie. Elle ne sentait pas trop le décallage horraire, elle vivait deux vies. Le sommeil était devenue une notion abstraite depuis longtemps. Elle portait donc des lunettes pour cacher ces cernes. Il était midi, elle alla donc prendre un sandwich sur central park. Elle voyait les hommes d'affaires le traverser. ces beaux golden boys. certains blonds au yeux bleus, d 'autres bruns aux cheveux longs et aux yeux marrons. Apres avoir été sur ce site de fouille, elle humait les odeurs de la ville. Les odeurs de friture même et celle de gaz d'échapement. Elle savait la chance qu'elle avait de vivre une vie si pleine. Si ressemblante à celle d' une héroïne de roman. Elle avait aussi quelqun à rejoindre ici, la respiration de la ville lui procurait une grande joie intérieur. Elle attendait paisiblement dans le parc qu'il soit l'heure de rentrer au bureau, mener sa vie de femme ordinaire. Elle souriait devant ce mot qui n avait pas beaucoup de sens en tout cas pour elle.

Par une nuit sans lune, Egide s'aventura, un peu plusque d'habitude dans la forêt, il devait poser ses pièges de plus en plus loin. Les branches se faisaient de plus en plus touffues. La fôret était de plus en plus sombre. L'atmosphère devenait pesante. Le brouillard commençait à faire son apparition, les sons étaient étouffés. Il entendait bien quelques chiens, au loin, mais n y faisait pas attention.

Pour Sorgue, la nuit propice était venu, dans une athmosphère si particulière, son apparition serait encore plus extraordinaire. Il guettait depuis un moment la moindre erreur d'Egide. Il préssentait que ce soir, il défaillerait. Peut être qu' avec une part de destin en sa faveur, Egide le verrait tout de suite comme un héros et maître.

"Tu va enfin être au meilleur de tes capacités dans les meilleurs des circonstances" pensait il à l'intention de son nouvel éleve.

"Où sont ces chiens?" pensait egide ne se doutant pas de la dramaturgie des èvènements en cours. Soudain, surgit un Levrier qui se mit à le courser. Son maître sur un cheval était alerté de ce qu'il se produisait. Enhardi par l'idée de s' amuser un peu plus que d'habitude, lui vient une pensée qu'il partagea avec les autres chasseurs de la cour :

" Nous ne rentrons pas bredouille, partons à la chasse à l'homme. Ce manant souille nos terres!"

Sorgue qui observait la scène sans se faire voir était entre l'espoir de pouvoir sauver son futur éleve et la peur qu'il ne soit tué avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Il avait cependant assez confiance en ces capacités et en celle d'Egide pour penser que son plan aboutirait. Il sentait déja monter en lui de la rage contre ces humains qui osaient s'aventurer sur son téritoire.

Egide se rendit lui même, dans le piège qui lui était tendu. Il ne conaissait qu'un de ses ennemis et pourtant deux étaient entrain de l affronter. C'est tout naturellement qu'il s approcha de la grotte.

A ce moment le chien vint l'attraper au cou. Avant même que le cavalier fit son apparition, Sorgue avait envoyé le chien au loin. Il retomba assomé. Sorgue portait une cape noire. Ses cheveux de jais et ses yeux rouges le faisaient ressembler à un corbeau. La bête, avait rallonger son nez et rendu ses yeux plus perçant. A sa vue, le cheval se cabra. le cavalier sentait qu il ne maitrisait plus sa monture, ce qui fit sourire le vampire. Un peu glacé, mais ne pouvant détacher son regard de cet être étrange, le cavalier eu peur pour sa vie. Sorgue était toujours satisfait de l'effet qu'il produisait chez les humains. Surtout sur ceux qui avait la prétention de se croire anoblie. Il ne les aimait guère et encore moins ceux qui pensaient pouvoir jouer avec la vie de certains autres. Non pas qu'il avait de la compassion pour les plus faibles mais qu'il n'aimait pas la cruauté gratuite. " un vil coportement humain" pensait il. Il se posta devant le seigneur, il semblait soudain mesurer deux têtes de plus que lui, il gronda comme si le tonerre semblait doué de mots. Il avait déja utiiser cette voix là pour faire fuir ses enemis les plus pleutres :

"- Ici, tu es chez moi, prend cette bourse en dédomagement pour ton chien. Dépêche toi! Tu en sais déjà trop."

Cette bourse qu'il lui envoya, alors qu'il savait bien que le seigneur n en avait pas besoin, était comme l'aumône faîtes à un pauvre. Sorgue prenait un malin plaisir à le rabaisser. Comprenant ce geste le seigneur regarda la bourse et partit sans la prendre. Il fila sans en demander plus, déjà heureux de rester en vie. Egide était à moitié mort, La carotide était tranchée, le chien avait profondément enserré sa machoire autour de son cou. Sorgue, avec un peu de salive sur le doigt, lui referma sa blessure. Egide n avait presque plus de sang.

Sorgue pris le poignet du jeune homme dans sa main. Il lui déchira sa chemise. Egide, semi inconscient, ne résista pas. Le magnétisme du vampire agissait comme dans un rêve. Sorgue vint délicatement poser ses levres sur ce poignet. Il appréciait la chaleur du sang dans les veines d'Egide. Quand ce plaisir était à son paroxysme, il lui planta ses canines. il but quelques gorgées, Egide se trouvait maintenant dans un délicieux état de conscience éveillé. Bien qu'il eprouvait de l'incompréhension, il se trouvait lié à cet être etrange, qui n avait même pas besoin d utiliser la force, tant son charme opérait. Egide se sentait faiblir, et avoir une boule chaude dans le ventre qu remontait le long de tout son corps et qui produisait de l'electricité dans sa colonne vertébrale. Le Vampire but encore. Les pupilles de sa victime étaient dilatées. Egide qui n avait jammais touché de femmes, pouvait vivre, la tension qui s emparaient de deux êtres qui s'unissaient. Il semblait même tériblement et etrangement attiré par cet homme. Il voulait lui offrir ces levres. Il eprouvait des sensations jusqu'àlors inconnus mais agréablement étourdissantes. Au moment où il ressentait un plaisir mystique, de fusion avec l'univers et son partenaire, il s'évanouit. Quand Sorgue l' avait presque completement vidé de son sang, il le réveilla et le fit boire son propre sang. Ce sang avait la capacité de lier l'être qui le buvait au vampire. L'autre devenait donc serviable et sous les ordres du premier.

Egide était un peu dégoûté au début par le geste et par le goût, mais voulait plaire à son maître. A cet irrésistible attirance se mêlait un peu de haine mais qu'il ne comprenait pas . Haine et désir suscita chez lui une passion surhumaine. Apres quelques gorgées mieux déglutit, il commençait à apprécier le sang et ses différentes nuances. Il avait l'impression d encore mieux connaitre son bourreau et amant. Le plaisir que Sorgue prenait à l étreindre. Un plaisir, un peu sauvage, fait de possesions et d envies. Il sentait battre le coeur de son maître. Fasciné, il pensait pouvoir maitriser les battements de celui ci. Il visualisait le sang dans les artères. Ces conaissances de l'être le fascinait.Il se calla sur ce rythme quand Sorgue brutalement le dégagea.

" - J esperes que tu apprécies tu ne pourras désormais boire plus que ça lui dit Sorgue quand Egide était assez conscient.

- Mais que m'avez vous fait lui demanda Egide

- Tu le sauras bien assez vite mais pour l'instant, je te conseille de rester avec moi.

- Mais je suis froid, je vis, mais je sens différement mon corps.

- je te l'ai dit tu comprendras, viens donc t installer en ma demeure" Sorgue lui désigna la grotte.

Pour Egide, tout était nouveau. Il contemplait le monde avec d'autres yeux. Il voyait des signes dans la forêt comme dans un livre ouvert. Tantôt lui apparaissait de nouvelles nuances de couleurs, tantôt il avait conscience des lois de la nature. Sa vue c'était fait plus fine, il pouvait voir un lapin camoufflé dans les buissons. Son odorat lui permit de prendre conscience qu'un cerf n était pas loin. Son ouïe lui permit d entendre le bruit des chats sauvages sur les feuilles. Il resta plusieurs heures devant l'entrée de la grotte. Si bien que le noir de la nuit devint gris.

Sorgue lui dit donc, souriant : - il est temps que tu rentre dans ta nouvelle demeure maintenant

- Mais j'habite plus loin, dans le village là bas.

- Plus maintenant. Je vais te donner deux ordres qui te permettrons de survivre , d'autres suivrons : Approches toi le moins possible des humains, et ne laisses pas le soleil te toucher de ses rayons.

Devant le ton de Sorgue, il ne pouvait lui désobeïr. Egide pensait qu il fallait mieux faire ce qu'il lui disait. Ils rentrèrent tous les deux enfin dans la grotte.

21 mars 2006

egide daphné keldun I

Le Français, Egide Ferré, se retrouvait sous une nuit sans étoiles, mais la lune était présente, entre deux nuages noirs. Quand il pleut sous New York, même les taxis jaunes n’ont plus leurs éclats. Il aimait bien marcher, là sur ce champ de ruines. Il était aux aguets depuis l'évènement, la police et les pompiers étaient sur le qui vive "the patriot act"

Dans ses pensées : "La vie humaine est si fragile. Comme si les prédateurs naturels ne suffisent pas, l’homme s’acharne à se détruire lui même au nom de son intolérance". Il sourit : " certains appelleront ça religion". Il avait un regard compatissant pour les autres humains. Malgré sa condition un peu particulière parmi les vivants, il tenait à les aider. D’autres, comme lui, sont devenus ou misanthropes ou se sont exilés.

" Je me suis encore fait appeler sur mon portable, je veux bien aider la police, c’est my job, comme ils disent ici. Les noms ont changé, mais je vois bien qu’il faudra toujours quelqu’un pour les aider. Je ne sais plus comment ils s’appellent entre eux maintenant que le monde est devenu si anonyme, derrière leur cage de verre. J’ai toujours connu la violence mais peut être jamais cette forme de déni de l’autre. Une sorte de violence masquée en somme."

Machinalement il pencha une flasque de whisky vers sa gorge, réflexe qu’il n’avait pas perdu.

" Tendre la choppe, le broc, la flasque vers ce gosier qui ne peut plus boire."

Il eut une lueur de mélancolie dans le regard

" Enfin, ne peux plus boire autre chose que ce fluide si vital".

La victime était en face de lui, le légiste opérait, lui d’un regard avait tout compris.

" Mon vieil ami, combien de temps, continuerons-nous à nous pourchasser? De combien de guerres, de conflits serons-nous responsables ?"

Il se demandait, parfois même si tous ces crimes n'avaient pas ce but là, un éternel duel jusqu'à la mort de l'un d'entre eux. Une pensée furtive lui traversa l'esprit

" Daphnée Naige devra vivre. Espérons que j'aurais le temps..."

En l’an de grâce 1000 après JC, Egide était le fils aîné d'une famille de 8 enfants. Le père travaillait la terre qui leur était loué, la mère avait beaucoup de travail à faire pour élever les plus jeunes. Fils d’agriculteur, Egide avait bien d'autres qualités dont une perspicacité et un sens de l'observation extraordinaire. D'après ses amis, il ne pouvait être agriculteur lui aussi. Tout le monde dans le village était vassal d'un seigneur opulent mais peu généreux. Celui ci, en outre, avait bien faillit perdre son terrain. C’est dire si la sécurité et le bien être de ces habitants l’importaient peu. En plus de la dîme, qu'il payait sans rechigner et qui représentait déjà un dixième de ce qu'il pouvait produire à travers l’élevage et l'agriculture, le seigneur était novateur en matière d'impôts, il imposa une taxe sur le four, un impôt sur le sel, pour une certaine somme, il pouvait chasser un lapin, une fois par mois et un gibier une fois par an. Dans ces conditions plus que précaires Egide était devenue, un maraudeur de renom.

L'automne s'annonçait déjà bien difficile cette année, Egide n'osait même pas imaginer ce que deviendrait l'hiver.

"Ce saigneur avec sa taxe sur le bois maintenant, il aura trouvé tout son possible pour engraisser les cuisses grasses de ses filles et de sa cour".

Cette pensée intérieure lui donnait un peu la force de continuer avec la vigueur du désespoir. Le soir s'annonçait tombant, d'après les villageois, il ne semblait pas bon aller dans la forêt la nuit. Les créatures les plus extraordinaires y veillait. On parlait de lupins, de vampires, de fée et de troll. Les pierres des cairns devenaient vivantes.

Il n'était pas bon, non plus, en cette terre de Bretagne de voir un korrigan ou de les entendre chanter en groupes. Les superstitions païennes n’étaient pas encore dépassées par la foi chrétienne. Ces superstitions dépassaient même parfois cette foi.

Il était sur le point de relever les collets quand il entendit une première fois, la cour, ses chevaux et ses gardes. Une chasse à cour était bien prévue mais pour lui, celle ci, d’après les informations reçues, aurait dû se passer bien plus loin. Il se cacha donc derrière les buissons, bien que ne sachant pas écrire il aurait put faire une cartographie de la forêt. Il échappa donc à la cour cette fois-ci mais ni au cris des loups dans la forêt, ni a l'ombre qui le suivait depuis quelques temps mais . qu'il n'avait ni eu la chance ni le malheur de connaître. Celle-ci agissait dans l'obscurité avec un brin de surnaturel. Lui ne croyait a aucune des fadaises des villageois.

" Il pleut sur New York".

Egide sortit de ses pensées Il se demandait à peine comment il avait pu conserver tous ces souvenirs. Il pleuvait donc sur New York et le corps ne tarderait pas à être enlevé, la trace de craie disparaîtrait. Vieux réflexe d'enquêteur, il se servit de son mobile comme appareil photo. Le corps était allongé dans une drôle de position. La tête à moitié arrachée. Pas une goutte de sang autour du cadavre. Plutôt exsangue d'ailleurs. Quand le Légiste souleva sa chemise, on voyait une sorte de trace, de main canine, sans les griffes. La main a visiblement été mise dans un gant.

" Je ne comprend que trop bien"

Troublé, il marcha dans les rues, dans ce vieux brooklyn. L'oeil du juge, comme il appelait cette grande publicité murale semblait le regarder. On voyait en effet sur une façade un homme habillé tout en cuir, cheveux hirsute, un peu punk. L'inscription " i'm watching you" le troublait. Brooklyn et ses cartons au sol. Celui- ci porte deux chaussettes dépareillées multicolores. On les apercevait à travers de vieilles chaussures en nubuck qu'il portait encore. Sa veste était habillé mais élimé. Il portait un semblant de cravate. Ce semblant de dandy, comme les autres qu'ils croisaient, il ne pouvait s'empêcher de les regarder. Une sorte de don à cette humanité perdu. Ses pas le rendirent à central park. Les junkies et les fumeurs de hash s'étaient réunis. Ils jouaient, qui du djembé, qui de la guitare. Les couleurs de la Jamaïque pour étendard. Ce New York, il l'aimait bien plus que celui, en réception et col blanc, où il était parfois invité. Lui avec son imperméable, et ses lunettes de soleil cachant ses yeux rougies. Il se savait aussi répudié. Même s'il était intégré dans ce monde, toute la part de vérité sur lui même n'était pas faite. Il gardait bien pour lui, ce qui le distinguait des autres. Il ne regrettait pas certains moments où il prenait un plaisir si particulier.

Dans ce cadre, il appelait Naige. Celle ci savait que son sommeil pouvait être stoppé à n'importe quelle heure, Elle était même impatiente de ses coups de fils nocturnes. Il l'appela donc :

"- Naige je ne te réveille pas."

Il savait bien que si, mais ici seul la convention et la réponse qu'il connaissait le ravissait.

"- Tu sais bien que si, mais c'est un plaisir de pouvoir faire quelque chose pour toi mon maître et ..."

Il lui coupa la parole, même si c'était réciproque, il n'aimait pas qu'elle l'entraîne de ce côté là. Pas au milieu d'une enquête, pas après ce qu'il avait vu ce soir.

" - Prépare moi le dossier, IL est revenu, enfin d'après ce que j'ai vu, il y a de grande chance. Mais peut être que je me trompe. Je voudrais tellement en finir, une bonne fois pour toute avec lui. Peut être que je lui impute un nouveau crime dont il n'est pas coupable. Le temps nous le dira assez tôt."

Il n'y avait qu'un IL pour eux deux. Il ne pouvait en être autrement. Elle grimaçait. Sans rien dire pour elle :

" IL ne nous a pas laissé longtemps tranquille. J’aime ces moments où Egide l'oublie, mais Il est bien trop présent. Avec surprise, Il ressurgit comme..., un vieux fantôme, Comme un daïmon sur l'épaule d'Egide".

Elle combattrait ce vieux Daïmon avec lui. Elle aimait bien ce terme qu'il lui rappelait ses lectures d'un auteur américain connu. Dans une trilogie sur les joueurs de cartes. Cet auteur l'avait désigné pour rappeler le lien qui unissait le junkie et sa dope. Peut être Bien qu'Il était la dope D'Egide. Elle le regrettait. Elle se demandait s'IL commettait ses crimes dans ce but là.

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